Raoul Hausmann est né à Vienne, le 12 juillet 1886. Son
père, peintre de tradition académique, est à l’origine de la première formation
artistique de son fils.
En 1900,
la famille s’installe à Berlin où Raoul débute des études de peinture et de sculpture.
Il se marie en 1908, avec la violoniste berlinoise Elfriede Schaeffer dont il a
une fille, Véra, en 1907.
Très
marqué par la grande Exposition Futuriste et le premier salon Sturm (salon expressionniste)
qui ont lieu à Berlin en 1912, Raoul Hausmann prend conscience que l’esthétique
conventionnelle ne peut traduire les émotions liées au monde moderne de ce début
de siècle.
Au début
de la première guerre mondiale, Hausmann fait la connaissance d’Hannah Höch, elle
aussi artiste, avec laquelle il aura une liaison passionnelle et particulièrement
fertile sur le plan créatif, jusqu’en 1922.
Connaissant déjà Johannes
Baader depuis 1905, il rencontre également à Berlin Hans Richter et Emmy Hennings.
En 1916, il collabore aux revues Die Aktion et Die
Freie Strasse.
Depuis 1914, la guerre fait rage, le germe de la rébellion et de la contestation touche ces jeunes artistes, futurs protagonistes du mouvement Dada.
Depuis 1914, la guerre fait rage, le germe de la rébellion et de la contestation touche ces jeunes artistes, futurs protagonistes du mouvement Dada.
Le mouvement
Dada naît en 1916, à Zurich, autour de l’écrivain et poète Hugo Ball, et réunit
Marcel Janco, Tristan Tzara, Jean Arp, bientôt rejoints par Richard Huelsenbeck,
Hans Richter, Sophie Taeuber et Emmy Hennings.
En 1917,
Huelsenbeck quitte Zurich et introduit Dada à Berlin. Il fonde le Club Dada en 1918 avec Raoul Hausmann, Johannes Baader,
Franz Jung, George Grosz, Hannah Höch et les frères Herzfelde.
C’est
l’époque d’une collaboration intense et complice entre Hausmann et Baader et de
la création de la revue Der Dada,
dont Raoul Hausmann dirige les trois numéros entre 1918 et 1920. Il publie également Material der Malerei, Plastik, Architektur.
A Berlin,
le groupe Dada est nettement plus politisé qu’à Zurich, restée ville neutre pendant
la première guerre mondiale et dans laquelle règne un climat de paix. A l’opposé,
Berlin, en 1918, est une ville déstabilisée par les grèves et les soulèvements populaires
qui connaît une véritable révolution menée par les spartakistes.
Durant
cette période, Hausmann est l’un des plus ardents parmi les militants dadaïstes.
Au sein du Club Dada, il est le Dadasophe: brillant théoricien et redoutable polémiste,
il est également un créateur fertile au travers de ses collages, ses assemblages,
ses photomontages, ses photogrammes et ses poèmes phonétiques.
L’œuvre
la plus marquante de Raoul Hausmann est un assemblage, réalisé en 1919 et aujourd’hui
exposé au Musée national d’art moderne à Paris: l’Esprit de notre temps ou Tête
mécanique. Cet assemblage autour d’une petite tête de bois est une critique
de la société, de l’homme machine. Penser
comme une machine, tel était, selon Hausmann, le principal défaut de ses contemporains.
La première Foire Internationale
Dada, Dada Messe, a lieu en 1920
à Berlin. Elle est considérée comme l’apogée du mouvement mais également l’évènement
qui précipite sa chute: un procès pour insulte à l’armée condamnera les organisateurs.
Manifestation incontournable dans l’histoire de Dada, elle présente les œuvres de
ses principaux membres et révèle, en particulier, les photomontages et collages
de Raoul Hausmann et Hannah Höch.
En février 1921, Raoul Hausmann publie dans la revue De Stijl son manifeste Présentiste et Dada ist mehr als Dada (Dada est plus que Dada). Ces articles mettent fin à l’aventure Dada de Berlin. L’épisode berlinois, d’une courte durée, aura marqué de manière indélébile l’histoire de l’art du 20ème siècle en créant et diffusant de nouveaux procédés et concepts artistiques.
Pour Raoul Hausmann, l’aventure post dadaïste continue. Il s’engage dans Merz aux côtés de son fondateur Kurt Schwitters (Merz est un groupe proche de Dada fondé par Schwitters après que Huelsenbeck ait refusé son intégration au Club Dada). Raoul Hausmann, Hannah Höch et Kurt Schwitters organisent la tournée Antidada-Merz-Presentismus à Prague.
En février 1921, Raoul Hausmann publie dans la revue De Stijl son manifeste Présentiste et Dada ist mehr als Dada (Dada est plus que Dada). Ces articles mettent fin à l’aventure Dada de Berlin. L’épisode berlinois, d’une courte durée, aura marqué de manière indélébile l’histoire de l’art du 20ème siècle en créant et diffusant de nouveaux procédés et concepts artistiques.
Pour Raoul Hausmann, l’aventure post dadaïste continue. Il s’engage dans Merz aux côtés de son fondateur Kurt Schwitters (Merz est un groupe proche de Dada fondé par Schwitters après que Huelsenbeck ait refusé son intégration au Club Dada). Raoul Hausmann, Hannah Höch et Kurt Schwitters organisent la tournée Antidada-Merz-Presentismus à Prague.
En 1922,
Raoul Hausmann divorce d’avec Elfriede et se sépare d’Hannah Höch. En 1923, il se
marie avec Hedwig Manckiewitz.
Par
ailleurs, il commence à s’intéresser aux possibilités offertes par les nouvelles
technologies optiques. Il est proche d’Hans Richter, Viking Eggeling et Moholy Nagy
qui travaillent sur l’image photographique et cinématographique. En fin d’année
1923, il donne à Hanovre, une Matinée Merz avec Kurt Schwitters.
Au fil
du temps, Hausmann s’éloigne de son complice berlinois, Johannes Baader. Il contribue
par ses articles à de nombreuses revues et rédige des conférences pour la radio.
Il débute la photographie en 1927 et rencontre, en 1928, Vera Broïdo, fille de révolutionnaires
russes et écrivain, avec qui il vivra, en compagnie de sa femme, jusqu’en 1934.
Leur
vie se partage entre Berlin, Kampen, sur l’île de Sylt en mer du Nord, et un petit
village de pêcheurs sur la mer Baltique, Jershöft, où Hausmann réalise de nombreuses
photos.
En 1931, il participe à l’exposition Fotomontage organisée par César Domela à Berlin et prononce la conférence inaugurale. Il s’engage pleinement dans l’art photographique qu’il récusait pourtant, dix ans auparavant, dans son manifeste: Nous ne sommes pas des photographes.
En 1931, il participe à l’exposition Fotomontage organisée par César Domela à Berlin et prononce la conférence inaugurale. Il s’engage pleinement dans l’art photographique qu’il récusait pourtant, dix ans auparavant, dans son manifeste: Nous ne sommes pas des photographes.
En 1933,
déclaré artiste dégénéré par les nazis, Raoul Hausmann est contraint
de quitter l’Allemagne et fuit Berlin pour l’Espagne, en compagnie d’Hedwig Manckiewitz
et de Vera Broïdo.
Commence alors un long voyage
d’environ six années à travers l’Europe, durant lequel il séjourne consécutivement
à Ibiza, Paris, Ibiza, Zurich, Prague (où il fait des essais de photographie infrarouge),
puis à nouveau Paris (où il se lie à de nombreux artistes de l’entre-deux-guerres).
Chaque étape, riche en créativité, essentiellement photographique, est suivie de
publications et d’expositions.
Lors de son séjour à Paris,
à l’été 1939, l’approche de la guerre, les origines juives de sa femme et l’insécurité
liée à son statut d’immigré vont précipiter son départ en zone libre. Le Limousin
sera son refuge.
Il s’installe avec Hedwig,
à l’automne 1939, à Peyrat-le-Château où il donne, pour subsister, des leçons d’allemand,
d’anglais et d’espagnol. C’est là qu’il rencontre Marthe Prévot qui partagera la
vie du couple jusqu’à leur mort. Eté 1944, Raoul Hausmann déménage à Limoges, et,
en dépit d’importantes difficultés financières et matérielles, se concentre sur
son travail.
A partir de 1946, Hausmann, isolé, renoue avec ses amis d’avant-guerre. Une correspondance importante s’établie alors avec Laszlo Moholy-Nagy et Kurt Schwitters. Toutefois, leurs décès respectifs en 1946 et 1948, annulent tout espoir de réaliser un jour les projets qu’ils avaient ébauchés ensemble.
A partir de 1946, Hausmann, isolé, renoue avec ses amis d’avant-guerre. Une correspondance importante s’établie alors avec Laszlo Moholy-Nagy et Kurt Schwitters. Toutefois, leurs décès respectifs en 1946 et 1948, annulent tout espoir de réaliser un jour les projets qu’ils avaient ébauchés ensemble.
A cette époque, Raoul Hausmann
revient à l’expérimental de l’entre-deux-guerres et débute une activité artistique
foisonnante dans les domaines de la photographie, de la peinture, du collage et
de l’écriture.
En 1954, il participe au
mouvement de la Subjektive Fotografie animée par Otto Steinert.
Après la guerre, sans jamais avoir cessé de dessiner, Raoul Hausmann se rapproche alors de la peinture par des œuvres sur papier, exécutées à l’aquarelle et à la gouache.
En 1959, il revient à la peinture à l’huile qu’il avait abandonnée en 1915, en réaction à l’influence expressionniste.
Après la guerre, sans jamais avoir cessé de dessiner, Raoul Hausmann se rapproche alors de la peinture par des œuvres sur papier, exécutées à l’aquarelle et à la gouache.
En 1959, il revient à la peinture à l’huile qu’il avait abandonnée en 1915, en réaction à l’influence expressionniste.
Il cesse définitivement son
travail à l’huile en 1964, laissant ainsi une centaine de toiles. En revanche, il continue de peindre à la gouache, jusqu’en 1968.
Parallèlement,
il réalise quantité de collages, jouant non seulement avec la couleur des éléments
déchirés mais également avec la sensation qu’ils procurent au toucher. Le dernier
apport de ce créateur boulimique sera probablement l’invention du collage-tactile.
Hausmann
ne délaisse pas l'écriture et la poésie.
Entre 1957 et 1970, il rédige onze
ouvragesmêlant toutes les facettes de son art, des poèmes illustrés de bois gravés
jusqu’à un ouvrage sur la mélanographie (la transformation photographique d’objets),
mais également des travaux de réflexion sur le mouvement Dada et le monde moderne.
Il meurt le 1er février 1971 à Limoges.
Il meurt le 1er février 1971 à Limoges.
Laurent Desse. Expert agréé en Peinture
moderne. Membre de la Compagnie d'Expertise en Antiquités et Objets d'Art. Membre de
la Confédération Européenne des Experts d'Art. Página ilustrada com
obras de Francis Picabia (França, 1879-1953).
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